Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Victor Bonjean

Asimov le disait bien avant moi. Je ne suis qu'un suiveur...

21 Septembre 2013, 17:00pm

Publié par Victor Bonjean

Mon invité du jour…

Remarquons qu'il s'agit de le retranscription littérale d'une conférence.


Asimov, en 1974


Eh bien, qu'est-ce que nous allons faire à l'avenir ? La population est toujours plus nombreuse. La population est actuellement plus nombreuse  qu'elle ne l'a jamais été et le taux de croissance est plus élevé qu'il ne l'a jamais été dans l'histoire du monde ; deux pour cent par an. En l'an 2000, sauf catastrophe, la population de la Terre va être de sept milliards. Personne ne pense que l'approvisionnement alimentaire de la Terre va  doubler d'ici l'an 2000. Les famines nous guettent. Que pouvons-nous faire à ce sujet ?

Eh bien, tout au long de l'histoire de la vie sur Terre, il y a eu des périodes où une espèce donnée a, pour une raison ou une autre, vu son nombre augmenter temporairement. Nourriture abondante, absence de prédateurs, peu importe ... quelque chose s'est passé, et le nombre d’individus a augmenté.  Et, de la même manière, le nombre a diminué par après pour diverses raisons,  comme le manque de nourriture, le changement de climat, etc…. Et la même chose se produira pour  l’humanité, nous n'avons pas à nous en inquiéter. Le taux de mortalité va augmenter, et nous mourront par la violence, par la maladie ou par la famine.

Devons-nous subir la même chose que ces espèces  qui ont vu leur nombre contrôlé par la sélection naturelle ? Nous avons quelque chose que les autres espèces n’ont pas, et c’est un cerveau.  1 Nous pouvons prévoir. Nous pouvons planifier. Nous pouvons imaginer des solutions qui sont sans cruauté. Et il y a une solution qui est humaine, et c’est de faire baisser le taux de natalité.

Aucune espèce dans l'histoire de la Terre n'a jamais volontairement abaissé son taux de natalité afin de contrôler sa population tout simplement parce que les représentants de ces espèces ignoraient le problème de la surpopulation.


Il n'est donc  pas nécessaire de décider d'arrêter l'augmentation de la population, ou de la laisser augmenter. Quoi qu’il arrive, la diminution de la population se fera…


La seule chose que l'humanité doit décider, c’est soit d’utiliser la bonne  vieille méthode inhumaine que la nature a toujours utilisé, ou d'inventer une nouvelle méthode moins cruelle. C'est le seul choix qui nous est laissé, réduire la population par un taux de mortalité élevé, ou par un taux de natalité faible. Et ce choix, nous le ferons collectivement. Et je soupçonne que nous n'allons pas faire le bon choix, ce qui est la tragédie de l'humanité à l’heure actuelle.

Mais supposons que nous sommes entrés dans le 21e siècle.  Que sera le monde si nous avons choisi la méthode la moins cruelle ?


Eh bien, en premier lieu, il va y avoir un monde à faible taux de natalité, c'est la condition de la survie de l’espèce.  Il va falloir être un monde à très faible taux de natalité, parce que la population sera trop importante au début du 21e siècle , et il faudra au moins un siècle pour que le chiffre de  la population redescende à une valeur raisonnable .

Alors tout au long du 21e siècle, le taux de naissance devra être inférieur au taux de mortalité et le taux de mortalité, nous l'espérons, sera faible. J'imagine que, dans ce monde, aucune femme n’aura plus de deux enfants.  Si elle a un seul enfant, c’est bien. Et si elle n'a pas d’enfants, c'est encore mieux.

La baisse de la natalité n’est pas une catastrophe comme beaucoup l’imaginent. Ce n’est pas un suicide collectif. Nous serons encore des milliards d’êtres humains sur terre. Et d’ailleurs, le bon moyen d’arriver à l’extinction de l’espèce est facile : il suffit de faire des bébés. Et vous seriez surpris de voir à quelle vitesse nous pouvons les faire.

 

1 Bien évidemment, d’autres espèces ont un cerveau. Asimov veut dire que notre cerveau est plus développé et permet l’abstraction.

Commenter cet article